À 33 ans, Xavier Thévenard vit une saison difficile. Ultra-traileur triple vainqueur de l’UTMB, le Jurassien a attrapé la Covid en novembre 2020 et se remet péniblement de la maladie qui l’a profondément atteint. Aujourd’hui il prend le temps de récupérer et d’écouter son corps et espère surtout pouvoir reprendre la compétition à haut niveau sans souffrir des séquelles respiratoires qui le pénalisent en ce début de saison.
Xavier Thévenard: À l’annonce du confinement, je me suis dit qu’on marchait sur la tête. Puis je me suis plié aux règles. Même si chez moi, dans le Jura, je bénéficie d’un certain cadre de vie. Le jardin et les sentiers disponibles derrière la maison m’ont permis de garder un petit rythme d’entraînement. Mais il est vrai que ce n’était pas une période très simple. Faire du sport en intérieur, c’est contraire à ma religion ; mais là, il fallait s’adapter.
Xavier Thévenard: Les règles ont été édictées à Paris, et Paris, ce n’est pas la France. J’ai peut-être pris un peu plus de liberté chez moi. Du coup, en période de confinement, j’ai pu partir courir derrière la maison, sur des chemins sur lesquels je croisais plus d’animaux que d’êtres humains. C’est une vraie chance, j’en ai conscience. Mais grâce à cela, pendant le confinement, je ne suis pas tombé en dépression à devoir rester enfermé, parce que je pouvais faire des choses qui me convenaient. Et puis pour moi, ce n’était pas en arrêtant de vivre qu’on allait combattre la mort.
Finalement, pour moi, la période de confinement sur le plan sportif, c’était surtout une absence de compétitions. Le principal était avant tout de pouvoir continuer à faire du sport et à prendre soin de ma santé.
Xavier Thévenard: J’ai effectivement attrapé la Covid-19, avec des symptômes assez forts. Cela a commencé avec des difficultés respiratoires, puis des maux de tête, jusqu’au jour où j’ai été vraiment mal. À ce moment-là, la toux est arrivée, j’ai perdu le goût, j’ai eu de gros pics de fièvre et de gros problèmes respiratoires. Je n’arrivais plus à dormir la nuit car je devais contrôler ma respiration et j’avais vraiment peur d’y rester. J’avais donc des symptômes assez violents.
Un jour, avec le peu d’énergie que j’avais, je me suis installé dans les bois, posé contre un tronc d’arbre, à attendre avec les jumelles que les animaux passent. J’ai vraiment cru que j’allais mourir là-bas ! J’y suis resté jusqu’à la tombée de la nuit et au moment de rentrer à la maison, c’était un vrai calvaire, j’avançais à deux à l’heure, c’était pire qu’un ultra !
Ces symptômes ont duré une dizaine de jours. Puis ils ont progressivement disparu. J’ai retrouvé le goût, j’ai pu aller aux champignons… On ne peut pas dire que j’ai repris de l’activité physique tout de suite ; c’était avant tout de la promenade et de l’oxygénation. Il a fallu attendre un bon mois et demi pour que je retrouve de meilleures sensations, sur les skis.
À partir de là, la forme a évolué en dents de scie. Encore aujourd’hui, il y a des restes de problèmes respiratoires. Pas tout le temps, mais quand ça arrive, j’ai des blocages au niveau respiratoire, et ça ne veut pas passer.
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Xavier Thévenard: Oui, exactement. Pourtant, j’étais tellement content d’être là, avec l’envie de remettre un dossard, de parcourir un super -pays et un super-parcours, sous un ciel étoilé et une lune incroyable. Bref, tous les voyants étaient au vert. Puis ces symptômes sont réapparus sans réelles explications.
Maintenant, j’attends les résultats des examens. Mais je reste confiant car je sais que ça s’atténue au fil du temps. Après, au bout de combien de temps ? C’est difficile à dire. Mais comme ma Covid était coriace, je pense que ça prend un peu plus de temps. Je ne désespère pas, je suis hyper-motivé, je ne suis pas du genre à baisser les bras et j’ai hâte d’être sur un prochain départ.
Xavier Thévenard: Je ne suis pas seul. Le docteur Arthur Molique me suit et m’accompagne. Il me prescrit déjà régulièrement des ordonnances pour avoir un suivi sur d’éventuelles carences. Il m’a aussi conseillé de faire une échographie cardiaque juste après ma Covid-19 ; il m’a prescrit des examens pulmonaires à la suite de mon abandon au Lavaredo Ultra-Trail ; et je dois passer un scanner prochainement, pour voir si je n’ai pas de nouvelles séquelles.
Ensuite, je suis assez proactif dans la démarche de mon suivi. Je n’attends pas qu’Arthur me contacte ; je fais la démarche d’aller vers lui pour trouver des solutions. En plus, je suis souvent anémié, donc j’ai besoin de faire des bilans sanguins régulièrement pour savoir où j’en suis au niveau de mes teneurs en fer.
Mais cette proactivité, c’est ma manière d’être, sans parler de sport de haut niveau et de performance. C’est important de prendre soin de soi, c’est pourquoi je suis actif dans cette démarche de santé. J’ai la même démarche avec mon nutritionniste Olivier Bourquin. Après tout, nous ne sommes que de passage sur terre, et moi j’essaie d’en profiter en prenant soin de mon corps, et en m’exprimant à travers l’effort physique, la montagne et la nature.
Xavier Thévenard: L’UTMB le 27 août prochain. J’attends les résultats de mes examens mais j’avais dans l’idée de participer le 17 juillet prochain à la Gruyère Trail Charmey, une course de 54 km juste à côté de la maison. Puis je verrai comment finaliser la préparation pour l’objectif de fin août.
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Xavier Thévenard: Avec ma montre Garmin Fénix 6, j’aime comparer mes entraînements d’une année sur l’autre, voir mes allures sur des parcours d’entraînement de référence, notamment en endurance fondamentale. Ainsi, je regarde si mon allure sur un parcours que j’ai emprunté les années précédentes est plus rapide ou plus lente pour la même zone de fréquence cardiaque.
J’analyse également le dénivelé et les heures de courses que j’ai pu effectuer chaque mois, plus que la distance parcourue. Pour tout ça, j’utilise autant la plate-forme Garmin Connect que l’application.
J’analyse également régulièrement la qualité de mon sommeil, en regardant plus particulièrement les temps de sommeil paradoxal, de sommeil profond et de sommeil léger. Cela me donne de bons indicateurs par rapport à ma récupération.
J’utilise aussi la plate-forme Garmin Connect pour préparer mes parcours. Par exemple, je vais faire ma préparation pour l’UTMB sur l’Iseran prochainement, afin de travailler un peu plus en altitude. Je connais un peu le secteur mais pas autant que le Jura. Du coup, je regarde les parcours existants et je fais mes itinéraires en fonction de ce que je peux découvrir.
Xavier Thévenard: C’est difficile à dire. Avec l’expérience, je peux toujours tirer mon épingle du jeu. Après, dire que je peux progresser, c’est compliqué parce que physiologiquement à 33 ans, on est au stade de la maturité. Dans les prochaines années, j’aurai peut-être plus de difficultés de récupération entre les séances, sans pour autant perdre en performance sur ultra. Ce sera d’ailleurs un point de vigilance. Je vais aussi devoir mieux sélectionner mes courses, mes objectifs, et être encore plus vigilant sur les petits excès, voire ne plus en faire, pour avoir la récupération la plus optimale possible.
À vrai dire, je ne sais pas si je peux encore progresser. J’essaie surtout de rester stable dans mes résultats. Par exemple, j’ai participé 5 fois à l’UTMB, et quand je regarde mes temps sur des sections communes des éditions 2013, 2015, 2017, 2018 et 2019, je me rends compte que je peux gagner au mieux 20 minutes sur l’ensemble de la course. Mais globalement, je remarque que, quand j’avais 25 ans, l’année où j’ai gagné mon premier UTMB, et aujourd’hui à 33 ans, je n’ai pas l’impression d’avoir fait un bond dans mes performances. J’ai certes eu des petits hauts, des petits bas, mais je suis resté relativement constant.
Je pense que je peux encore tenir longtemps ainsi. Mais dire que je vais progresser et faire un bond de fou, je ne pense pas. D’ailleurs, j’hallucine parfois de voir des progressions fulgurantes, de voir certains athlètes gagner 1 h 30 sur le même parcours en une année. Je sais qu’on n’est pas tous pareils. Mais tu ne vois pas un marathonien être en 2 h 40 pendant des années puis passer à 2 h 10. Bref, il y a des progressions qui me perturbent.
Xavier Thévenard: Je n’en sais rien. Mais très franchement, ça me contrarierait énormément que dans notre entourage il y ait des personnes qui se dopent. Après, on n’est pas dans un monde de Bisounours…
Puis quand je vois comment sont réalisés les contrôles anti-dopage, c’est dérisoire. On devrait accentuer le suivi, faire plus de contrôles inopinés… Le programme QUARTZ mis en place aujourd’hui, c’est nul.
Il me semble qu’une entité publique faisant le suivi des athlètes serait plus cohérente, et non une société privée comme aujourd’hui. Il serait plus intelligent que ce soit l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) qui s’occupe de cette mission, qui impose des contraintes de suivi à tout sportif de haut niveau, afin d’assurer un sport propre.
Xavier Thévenard: Il y a plein de choses qui me motivent tous les jours. Mais c’est surtout d’être dehors en montagne, de trouver les meilleures sensations en moi, d’arriver à la fin de la journée en étant content de moi, d’être satisfait, de me poser quelques heures et de repartir ensuite.
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