Michel Cymes : « Les médecins doivent inciter à se bouger »

Parmi ses nombreux combats en tant que médecin et ambassadeur santé de Paris 2024, Michel Cymes tient à toucher tous les Français sur les bienfaits de l’activité physique à tout âge. Membre du collectif « Pour une France en forme », il a mené de nombreuses actions ciblées auprès de toutes les tranches de la population afin de montrer que se bouger n’est pas une variable d’ajustement mais doit faire partie du quotidien pour se maintenir en bonne santé. Sa priorité est également de rassurer en expliquant que l’activité physique ne tue pas ; en revanche, ne pas en faire peut tuer…

Quelle est votre approche afin de sensibiliser les seniors au sport santé ?

Il faut les rassurer car ils craignent de tomber ou d’avoir un souci cardiaque. Pour ceux qui n’en ont jamais fait, ils se demandent à quoi ça sert de commencer ? Le médecin doit être proactif et demander lors de ses consultations : « Que faites-vous comme activité physique ? » Aujourd’hui, c’est ce qui manque le plus… Les médecins n’osent pas proposer l’activité physique, ils ne sont pas tous formés sur ses bienfaits en tant que prévention primaire et face aux maladies chroniques. Les médecins ne sont pas informés sur les Maisons Sport Santé qui proposent un accompagnement. Le non-remboursement de l’activité phy­si­que est également un problème, car le senior a besoin d’un accompagnement et ce n’est pas gratuit.

Concrètement, que faut-il faire ?

Les médecins doivent s’impliquer. L’État joue également un rôle fondamental en décidant ou non le remboursement de l’AP. Les ministères concernés sont pleins de bonnes volontés mais ont besoin d’un budget pour faire évoluer les choses. Les régions et les territoires sont aussi essentiels à travers leurs nombreuses opérations de sensibilisation. Mais c’est bien le médecin qui est l’interlocuteur principal, il faut qu’il adapte son discours.

Quels sont les bienfaits du sport chez les seniors ?

Il agit sur le cerveau comme le meilleur antidépresseur. Il réduit les problèmes d’anxiété. Les personnes dépressives prennent moins de médicaments grâce au sport. L’activité physique repousse l’apparition des symptômes pour la mala­die d’Alzheimer. En vieillissant, l’os devient plus fragile. Le sport renforce le squelette et représente la meilleure lutte contre l’ostéoporose. Nous sommes tous victimes de la fonte musculaire avec l’âge ; l’AP diminue le risque de chute et agit sur le cerveau pour développer les bons réflexes.

Les Jeux de Paris 2024 ont-ils aidé à sensibiliser les popula­tions vieillissantes ?

Après sept ans de matraquage, nous espérons avoir fait bouger les choses… Mais si les médecins ne font rien de leur côté, nous n’y arriverons pas !

En tant que senior, comment prenez-vous soin de votre santé ?

Comme tous les seniors, j’ai des problèmes d’articulations. J’ai toujours été très sportif mais j’adapte ma pratique. Avant, je m’amusais, maintenant je fais surtout du sport « entretien ». Pour ça, je travaille le foncier, le fractionné pour le cœur, la musculation… J’ai des problèmes de genoux, donc je fais plus de sports portés comme le vélo. Je m’impose une hygiène sportive adaptée à mon physique et à mes envies. Si je n’en fais pas, je deviens irritable… L’AP est un équilibre général dans la vie. Je fais également attention à mon poids pour continuer ma pratique sans plus de difficulté.

Quels conseils pouvez-vous donner à nos lecteurs pour les motiver à pratiquer une activité physique régulière ?

Si les lecteurs me font confiance, qu’ils continuent à suivre mes conseils. Commencer et pratiquer à tout âge, c’est gagner en espérance de vie en bonne santé. Il faut passer par l’activité physique et le sport. 

Triathlète, marathonienne Directrice de la publicité et du développement