Major Mouvement : « Notre corps nous fournit gratuitement un remède, allons le chercher ! »

Avec son livre « 8 piliers pour rester jeune le plus longtemps possible » paru aux éditions Marabout, Major Mouvement, ou Grégoire, s’adresse à toutes les tranches de la population pour leur proposer des solutions santé. Ce kinésithérapeute passionné par son métier prend plaisir à partager son savoir pour le mettre au service des autres et ici particulièrement des seniors. Ils pourront trouver des astuces afin de prendre soin d’eux et se sentir mieux. Les clés peuvent être simples, il suffit de bien les comprendre pour s’en servir et rester jeune et en bonne santé le plus longtemps possible !

Pourquoi avez-vous choisi de vous intéresser particulièrement aux seniors ?

Je me suis rendu compte qu’il y avait eu une véritable mise à jour de la connaissance scientifique sur le comment bien vieillir. Malheureusement, les bons messages de la science ne sont pas toujours bien mis en avant dans les medias qui ont plutôt tendance à parler des remèdes de grand-mère. J’ai décidé de faire du tri dans ces remèdes pour ne garder que les bons avec des explications pour se sentir mieux le plus longtemps possible.

Comment votre métier de kinésithérapeute vous a-t-il aidé à écrire ce livre ?

Grâce à mon écoute, j’ai pu comprendre ce qui freine les gens à prendre soin d’eux et j’ai comparé avec ce que nous dit la science. Aujourd’hui, tout le monde sait que l’activité physique est bonne pour la santé. Alors, pourquoi les gens n’en font pas ? La peur de mal faire, le manque de temps, la peur de se faire mal… En tant que kiné, je connais les solutions pour ces 3 problématiques.

Dans ce livre, je donne des clés pour se recentrer sur le ressenti des gens et non sur le fait de dire ce qui est bien ou non. Ma première question est toujours de savoir si les gens craignent de mal faire, auquel cas je vais les aider à mieux s’écouter.

Concernant le manque de temps, je demande « combien de temps pensez-vous qu’il faille pour prendre soin de vous ? » Je peux proposer de 10 minutes à 4 heures en fonction du temps disponible dans la journée en trouvant les moyens d’arriver à caser ce temps précieux.

Enfin, quand on devient âgé, on a encore plus peur de se faire mal. 2 de mes piliers dans mon livre traitent de la compré­hension du système de la douleur. S’il y a aujourd’hui une énorme évolution sur la compréhension du comment bien vieillir, c’est depuis les neurosciences. Le système de la douleur n’est qu’au début de sa compréhension et on peut mettre en place plein de choses pour la diminuer juste en jouant sur le regard qu’on a sur celle-ci.

Comment peut-on mieux appréhender la douleur ?

Des personnes atteintes d’arthrose peuvent avoir des douleurs, d’autres non. Cela signifie que l’arthrose à elle seule n’explique pas le développement de la douleur. Dire à quelqu’un : « vous avez de l’arthrose, vous avez mal, plus vous vieillissez, plus vous en aurez », c’est faux ! Certaines personnes ont de l’arthrose sans douleur et d’autres ont des douleurs sans arthrose. Si on considère uniquement la douleur sur la structure, c’est comme si on s’intéressait à la tenue de quelqu’un en ne regardant que ses chaussures ! On ne peut juger la tenue que dans son ensemble. Si on considère la douleur dans sa globalité, il y a de la douleur de structure dite « mécanique » mais elle ne s’arrête pas là. Il faut envisager la douleur comme un sens. Il existe des raisons dans nos vies qui peuvent altérer la compréhension du message douloureux dans le cerveau, pouvant ainsi augmenter ou diminuer la douleur. Il est important de faire attention au versant psychologique de la personne pour mieux appréhender cette douleur.

Quels sont les piliers essentiels pour bien vieillir ?

L’état d’esprit est très important. Aujourd’hui, celui qui est vieux dans sa tête est celui qui se lève le matin et se dit qu’il n’a plus rien à faire dans sa vie. J’ai vu des gens à 90 ans être jeunes dans leur corps et dans leur tête. J’ai vu des gens à 50 ans être vieux dans leur corps et dans leur tête. Je peux donner les meilleurs conseils possible, si la personne n’est pas prête dans sa tête à apprendre de nouvelles choses et à remettre en question quelques informations. Il ne faut pas tout remettre en question dans sa vie mais juste aller à l’essentiel.

Rester jeune, s’entretenir est un choix. Il faut comprendre qu’aucune douleur n’est une fatalité. Ce n’est jamais foutu, il n’est jamais trop tard. Dans le livre, je donne plein de leviers sur lesquels on peut diminuer une douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique.

L’activité physique est primordiale pour la masse musculaire. 99 % des bénéfices de la masse musculaire ne se voient pas. Le corps a besoin de pousser, tirer ou porter du poids pour les muscles, les articulations, le cœur, les poumons, le cerveau et le système de la douleur. Les muscles permettent d’être plus autonome et de marcher plus. Le cerveau est exposé à des pathologies (Parkinson, Alzheimer…) et des troubles anxieux. Le travail de force peut traiter tout ça.

Quand on pousse son corps un peu loin dans ses retranchements, on va augmenter le débit cardiaque et diminuer le risque de cardiopathie et d’AVC. Les poumons vont devoir travailler un plus grand volume respiratoire qui a un lien direct avec la qualité de vie et le niveau de stress.

Notre cerveau envoie un message de douleur au moindre mouvement. Il existe des moyens pour créer un bon dosage.

Dites-moi si vous trouvez un seul médicament qui traite tout ça à la fois… Notre corps nous fournit gratuitement un remède, allons le chercher !

Est-ce difficile de rester jeune dans son corps en vieillissant ?

Il n’existe pas de vie parfaite, c’est un fantasme de croire qu’on n’aura jamais de maladie ni de douleurs. Dans la réalité, il faut anticiper ce qui va arriver. Pour cela, il faut se construire un corps et un bon état d’esprit pour moins souffrir et moins subir. Il faut accumuler de l’expérience pour mieux se relever et apprendre des leçons.

En quoi se sentir jeune dans son corps peut-il faire du bien au moral ?

Bouger va sécréter des hormones et des neurotransmetteurs dans le corps, en particulier des hormones du bonheur. Quand vous faites du sport pendant plus de 20 minutes et notamment à haute intensité, votre corps va se mettre en état de stress, mais de bon stress. Il faut garder en tête que notre corps est capable de s’adapter tout au long de notre vie. Cette adaptation nous permet d’être plus fort, plus rapide, plus endurant et plus résilient. Pour cela, il faut nous mettre de la résistance, de la vitesse, de l’endurance et de la résilience. Le problème est que l’inverse est vrai. Si on soumet son corps à 0 effort, il perd ses capacités. Il faut donc toujours continuer à chercher ses limites sans qu’elles vous cassent. Je crois fondamentalement dans l’individualisation de la médecine ; pour qu’elle soit prolifique, il faut donner le moyen aux gens de prendre le temps de s’écouter. 

Triathlète, marathonienne Directrice de la publicité et du développement