Le syndrome du nerf honteux

Syndrome du nerf honteux

Le « nerf honteux » ou nerf pudendal assure la sensibilité de l’entrejambe. Il peut être comprimé lorsque vous pédalez. La douleur est souvent intense et se prolonge parfois dans la vie quotidienne. Mieux vaut éviter cette blessure !

Les rameaux nerveux donnant naissance au nerf honteux sortent de la colonne vertébrale tout en bas, par les derniers trous osseux du sacrum. Ils se réunissent puis gagnent le périnée en passant sous la portion basse du bassin, juste en avant des ischions. À ce niveau, le nerf est parfois écrasé entre la selle et la branche osseuse reliant les ischions au pubis: c’est le syndrome du nerf honteux.

LE NERF HONTEUX EST ÉCRASÉ ENTRE LE BASSIN ET LA SELLE

Quels sont les signes du syndrome du nerf honteux?

La compression du nerf honteux est à l’origine de nombreux symptômes. À vélo, le cycliste ressent des brûlures autour de l’anus, des testicules ou des grandes lèvres chez la femme. Parfois, il a l’impression d’être assis sur un noyau d’abricot.  Au début, ces douleurs sont soulagées quand il passe en danseuse. Elles peuvent même disparaître après quelques minutes de pédalage. Plus tard, elles s’étendent à la face interne des cuisses. Traitement et prévention se révèlent rapidement nécessaires sous peine de voir les douleurs gagner la vie quotidienne.

Le nerf honteux provoque de violentes douleurs du périnée

En effet, les compressions répétitives sont à l’origine d’une cicatrice fibreuse qui ne tarde pas à coincer le nerf. Ce dernier et sa gaine peuvent aussi rester irrités. Souvent, les souffrances s’intensifient et deviennent insupportables, notamment en position assise. D’autres manifestations apparaissent. Ainsi, le cycliste est parfois victime de trouble de l’érection car le nerf honteux innerve aussi les vaisseaux apportant le sang à la verge.

L’électromyogramme est l’examen complémentaire de référence

Les éjaculations deviennent fréquemment désagréables. Les femmes aussi souffrent de rapports sexuels douloureux. Il arrive que surviennent des douleurs en urinant. Parfois, le sportif doit pousser pour vider sa vessie. Afin de confirmer le diagnostic du syndrome du nerf honteux, il faut faire un EMG ou électromyogramme. Il s’agit d’un examen évaluant la conduction électrique du nerf de part et d’autre du point de compression. Il est impératif que ce test soit réalisé dans un centre spécialisé.

Adaptations techniques et prévention !

Au début, des ajustements sportifs peuvent suffire ! Ces précautions seront aussi à la base de la prévention ! Il faut limiter la durée des sorties et les augmenter très progressivement. Tous les endroits du corps ont besoin de temps pour s’adapter !

De surcroît, moins vous serez fatigué en pédalant, moins vous vous effondrerez sur vos appuis. La selle et son réglage sont essentiels. Il est impératif qu’elle soit parfaitement horizontale, il ne faut pas que le bec soit relevé. Elle ne doit pas être trop fine à l’arrière. Ainsi, les ischions sont bien en appui et le périnée subit moins de pression. Mieux encore, elle peut comporter une encoche centrale.

OSTÉOPATHIE ET INFILTRATION AVANT CHIRURGIE

Pour une localisation parfaite de l’injection, celle-ci doit être réalisée sous scanner dans un centre spécialisé. À l’issue, il est nécessaire de ne pas pédaler pendant 3 à 6 semaines. En cas d’échec, une libération chirurgicale peut être envisagée. Le geste technique n’est pas aisé et là encore, un expert s’impose ! Il existe maintenant une méthode moins agressive qui consiste à introduire un ballonnet à proximité du nerf puis à le gonfler. L’espace créé évite la compression du tronc nerveux.

SELLE À ENCOCHE PÉRINÉALE ET LARGE EN ARRIÈRE
Une selle de femme est parfois bien adaptée pour les hommes ! Un bon rembourrage est également nécessaire.
La marque « Proust » propose des selles dépourvues de bec qui oscillent en suivant les mouvements du bassin lorsque vous pédalez. Les compressions du périnée
sont nettement réduites. Essayez !

Selle « Proust » sans bec et oscillante
Le cintre ne doit pas être trop bas par rapport à la selle. Une importante flexion du buste aggrave la compression du périnée.

Traitement médical
Si les symptômes du syndrome du nerf honteux persistent malgré les adaptations matérielles, une prise en charge médicale s’impose. Un traitement ostéopathique peut être tenté afin de réduire les tensions musculaires et ligamentaires locales favorisant le coincement du nerf.
En cas d’inefficacité, une infiltration doit être effectuée. Elle a pour objectif d’assouplir la cicatrice fibreuse dans laquelle le nerf est enchâssé. Elle réduit aussi l’inflammation de la gaine nerveuse.

Triathlète adepte du cardiotraining et de la musculation - Médecin du sport - traumatologue du sport - nutritionniste du sport - diplômé en entraînement du sportif - Rédacteur en chef