Les troubles de la santé mentale constituent désormais l’un des risques, sinon LE risque systémique majeur de nos sociétés développées. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ils seront bientôt la première cause de handicap dans le monde. Une personne sur cinq souffrira au cours de sa vie d’un épisode dépressif caractérisé, c’est-à-dire nécessitant une prise en charge spécifique, psychothérapeutique et/ou médicamenteuse. Les Français détiennent un triste record en Europe, celui de la consommation d’anxiolytiques et d’hypnotiques. Dans ce contexte, la pratique du golf semble disposer de nombreux bénéfices pour la santé mentale. Explications…
Par Raphaël Gaillard, Professeur de psychiatrie à l’Université Paris-Cité, chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne, président de la Fondation Pierre Deniker
Au-delà de l’expression consacrée, celle du green, qui résume en un mot le lieu et l’atmosphère du golf, il faut souligner que les êtres humains ont besoin de cet accès à la nature, à cette gamme de couleurs, de sons et d’odeurs qui les ont accompagnés pendant l’Évolution. Et c’est ce que démontrent les chercheurs.
La végétation urbaine apparaît ainsi corrélée à la santé mentale des habitants : plus une ville ou un quartier compte d’espaces verts, meilleure est la santé mentale. Ainsi, sur une population anglaise de 94 879 adultes, il existe un lien bénéfique entre verdure et troubles psychiques, notamment pour les troubles dépressifs. Évidemment, il est tentant d’objecter que de nombreux facteurs confondants existent, et que ces quartiers et leurs habitants sont favorisés de bien d’autres façons que par leur végétation. Pour tester un effet causal de la végétation, il faut montrer que sa modification influe sur la santé mentale, en contrôlant au mieux les facteurs confondants. Il faut donc construire un essai clinique, comme on testerait un nouveau médicament en le comparant soit à un médicament existant, soit à un placebo. C’est un défi que les chercheurs ont relevé à Philadelphie, et la démonstration est franche : la « reverdisation » améliore la santé mentale. On peut maintenant l’affirmer : la Greenness diminue le stress et prévient les troubles psychiques. Or, il est difficile d’imaginer plus vert qu’un parcours de golf. Profitez donc du green.
Vous ne vous en souciez peut-être pas encore, mais le golf est un excellent moyen de préserver un réseau de socialisation. Sœur André, la doyenne de l’humanité récemment décédée à 118 ans, indiquait avoir travaillé jusqu’à 108 ans et y entrevoir une des raisons de sa longévité. Évitons les polémiques, et soulignons qu’avant tout la retraite peut être synonyme de rupture des liens sociaux. Les êtres humains n’ont pas seulement une prédilection pour la nature, ce sont des êtres sociaux, et l’isolement altère fortement leur santé. On sait ainsi qu’un avancement de l’âge de la retraite d’une seule année est associé à un risque de mortalité 11 % plus élevé, quels que soient notre catégorie sociale et notre mode de vie. Les effets sur la santé mentale sont plus flagrants encore : l’isolement social est très délétère, aussi bien sur l’humeur que sur les fonctions cognitives. Le golf a également cette vertu, celle d’une pratique sociale, et c’est ainsi qu’il peut bénéficier à la santé mentale. Les amis, c’est la santé ; les voir, c’est la conserver.
La culture numérique est en plein essor, et elle imprime son rythme effréné. 9 secondes. Ce serait le délai au-delà duquel nous décrochons, en quête d’autres stimulations. Les adolescents, en particulier, passent de plus en plus de temps sur Internet et les réseaux sociaux, et la crise COVID est également passée par là : le temps moyen consacré aux écrans chez les 3-18 ans est passé de 162 minutes par jour (2 h 42) à 246 minutes (4 h 6) par jour pendant la pandémie, selon une étude internationale portant sur 30 000 enfants de différentes nationalités. Les jeunes Français passent 3 h par jour sur Internet, contre 3 h par semaine à lire, selon une étude du Centre national du livre publiée en 2022. La frénésie de ce nouvel univers a bien sûr des conséquences sur notre cerveau, devenu addict et éminemment distractible. Nous perdons beaucoup dans notre recherche de récompenses immédiates. Nos objets connectés sont conçus pour nous rendre addicts, et un like sur les réseaux sociaux active le même circuit de récompense qu’une drogue (dont le sucre). Nous perdons le sens de l’effort, mais aussi celui de l’attente, ce temps pendant lequel notre désir s’accroît. Or, c’est cette capacité à différer une gratification qui prédit au mieux la réussite d’un enfant.
Walter Mischel a étudié cette capacité de contrôle sur soi à travers une expérience originale : le test dit « du marshmallow ». Une guimauve est distribuée à l’enfant avec cette seule instruction : il peut soit la manger immédiatement, soit s’en empêcher, et il aura alors au bout d’un certain temps non pas une seule mais deux guimauves. Figurez-vous que ce simple test est prédicteur de la réussite scolaire, bien mieux que tous les autres facteurs, dont le QI. Avec une mesure à peine plus complexe, il a été montré que la capacité d’autocontrôle d’enfants devenus adultes et suivis jusqu’à l’âge de 32 ans était prédictive de leur santé, de la survenue d’addictions, mais aussi de leurs revenus ou du risque de délinquance.
Quel lien entre guimauve et golf ? Ceux qui y jouent pourront vous le dire, le golf est un sport frustrant à souhait, c’est-à-dire l’endroit idéal pour apprendre à apprécier la gratification différée. C’est donc une école de vie. C’est probablement à l’adolescence que l’enjeu est le plus important, période marquée par l’impulsivité du fait d’étapes clés de maturation cérébrale (d’où la recherche de sensations, la prise de risque, voire l’incapacité parfois d’anticiper les conséquences d’un acte). C’est aussi le moment où l’identité trouve de nouvelles fondations dans l’imitation des pairs, et les réseaux sociaux amplifient cet effet de tribu. C’est donc le moment de choix pour cultiver une autre temporalité, à distance de l’immédiateté des récompenses.
Enfin, évoquons une autre vertu de ce temps long. Tellement précieuse qu’elle était, sous la forme de l’otium, ce loisir studieux, le cœur du mode de vie de la Rome antique. C’est dans cette temporalité, qui n’est ni celle des hommes affairés ni celle de la distraction, que se déploie la pensée, qu’elle mûrit et donne ses fruits. Il y aurait beaucoup à dire sur ce qui détermine la créativité, et de ses liens avec la santé mentale, et à certains égards la folie. N’est-ce pas cette faculté de créer qui nous caractérise le mieux ? Ce que l’on peut dire de nos vies modernes, c’est que dans un monde hyperconnecté les moments permettant l’éclosion d’idées neuves deviennent rares. Il faut pour cela l’espace de la rêverie, la possibilité de laisser vagabonder son esprit tout en le mobilisant par moments. Un parcours de golf s’y prête tout particulièrement par sa durée, la respiration qu’il permet dans la nature, l’alternance entre concentration et déambulation, entre réussite (accessible même aux piètres golfeurs, c’est une des forces de ce sport) et obstacles. Comme un parcours de vie.
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