Mes précédentes publications vous expliquaient l’intérêt du sport et les modalités de pratique pour stimuler votre immunité. Voyons maintenant l’impact mécanique de différents exercices sur la protection et le drainage des voies respiratoires.
La kinésithérapie respiratoire est utilisée dans les services de pneumologie et de réanimation pour favoriser l’évacuation des sécrétions pulmonaires chargées de pus, de virus et de bactéries. Cette prestation technique a démontré son efficacité dans la prise en charge des patients infectés. De nombreux mouvements sportifs reproduisent les effets mécaniques de la kinésithérapie respiratoire et contribuent probablement de la même façon à l’assainissement de vos aériennes.
Quelques informations, vous sont nécessaire pour bien comprendre l’effet de ces exercices thoraciques salvateurs et les réaliser correctement. Je vous rappelle que la trachée, les bronches et les petites bronchioles ressemblent à un arbre à l’envers. Les gros tuyaux laissent passer l’air aisément car ils sont armaturés par des anneaux de cartilage. A l’inverse, les petites bronches sont moins rigides et peuvent s’écraser et se fermer lorsque le débit respiratoire est faible. Il s’agit là d’un phénomène naturel de régulation. Cependant vous comprenez qu’au sein de ces petites bronches, les sécrétions puissent stagner et que les agents infectieux parviennent à vivre et à se multiplier plus tranquillement. Vous en déduisez alors que la sollicitation de l’ensemble de l’arbre respiratoire grâce à l’hyperventilation inhérente au sport favorise l’évacuation et le drainage des secteurs habituellement mal desservis.
L’AUGMENTATION DU DEBIT RESPIRATOIRE ET LA MOBILISATION DU THORAX FAVORISENT LE DRAINAGE DES POUMONS
Afin de permettre l’évacuation des substances toxiques, des polluants et des microbes, la nature nous a équipé d’un tapis roulant. Dans ce réseau bronchial, on trouve des cellules qui produisent du mucus et le déversent dans l’arbre respiratoire. Ce dernier est une substance visqueuse qui piège les agents indésirables notamment les microbes. Les cellules les plus nombreuses sont appelées ciliaires. Elles sont pourvus de micro-cils qui mobilisent le mucus vers le haut, la bouche et le nez. A nouveau, le sport va booster le transit muqueux grâce à l’accélération du flux aérien, grâce aux variations de pression dans le thorax et grâce aux modifications de tensions au sein des membranes pulmonaires. Sans compter que l’arrivée de sang autour des bronches provoque l’hydratation et le réchauffement des sécrétions, facilitant d’autant l’écoulement et la remontée du mucus chargés de microbes vers la bouche. Boire suffisamment au repos et pendant l’effort permet d’obtenir un mucus plus fluide et plus aisément expulsé. Le processus est tellement efficace, qu’il est indispensable que vous preniez des mouchoirs en papier pendant vos entraînements ! Vous allez cracher … on dit expectorer … et c’est une bonne chose ! A l’inverse, les substances contenues dans le tabac et particulièrement les goudrons paralysent les cils et laissent s’accumuler les toxiques et les agents infectieux dans les profondeurs des poumons ! En chine, 80% des patients décédés du coronavirus étaient des hommes. Cette répartition n’est pas retrouvée dans les autres parties du globe. Le tabagisme très nettement masculin dans ce pays pourrait constituer une piste explicative ! Alors faites du sport et … arrêtez de fumer !
A l’extrémité des voies respiratoires, on trouve les alvéoles qui sont de minuscules sacs qui se plissent quand vous expirez et se déplissent quand vous inspirez. Ce fonctionnement n’est pas sans rappeler celui d’un petit ballon d’enfant que vous gonflez en soufflant et qui se rétracte lorsque vous ouvrez le pertuis. De la même manière, l’alvéole est constituée d’une membrane très fine et perméable pour laisser passer l’oxygène dans un sens et le gaz carbonique dans l’autre. Ces gaz sont véhiculés aussi dans le sang. Alors, pour récupérer le premier et évacuer le second, chaque alvéole est entourée d’un réseau de minuscules vaisseaux sanguins appelés capillaires qui sont perméables à ces échanges physiologiques. Là encore, au repos, bon nombre de nos alvéoles restent repliées sur elles-mêmes et sont dépourvues d’apport sanguin.
LE SPORT VENTILE ET DRAINE LES ZONES PULMONAIRES HABITUELLEMENT DELAISSEES
De fait, il est probable que les virus et les bactéries puissent y prendre place plus tranquillement. Ils peuvent plus volontiers s’y multiplier puisqu’ils ne sont plus chassés par le flux respiratoire, ni même agressés par nos globules blancs et nos anticorps transportés par le sang. Là encore, vous comprenez que le sport sollicite ces secteurs pulmonaires désertés au repos ; favorisent l’évacuation des microbes dans le flux respiratoire ; permettent l’arrivée du système de défense véhiculé par le sang !
En plus de l’impact mécanique du sport sur les sécrétions, il est permis d’imaginer qu’il soit possible de désinfecter avec des huiles essentielles contenues dans l’air inspiré. Bon nombre de médecins vous diront que ces produits n’ont pas démontré leur efficacité. Plusieurs arguments permettent de largement moduler ce message. En regardant dans la banque de données des publications médicales nommée Pub Med, on trouve de nombreuses études mentionnant l’efficacité de certaines huiles essentielles sur plusieurs virus. Cependant, il est vrai que ces résultats sont obtenus in vitro et non in vivo. « In vitro » signifie que l’expérience a été menée sur milieu inerte ou dans une culture artificielle de cellules. « In vivo » veut dire que la recherche a été menée au sein d’un organisme vivant. En début de protocole, Il peut s’agir de rats puis d’humains si la recherche se prolonge. Pour bien comprendre, je vous propose un exemple évident ! Le gel hydroalcoolique n’est efficace qu’in vitro ! Il constitue pourtant un produit de référence pour lutter contre la pandémie ! Il est inutile et toxique in vivo … et il ne faut pas le boire ! 😊
UN PEU D ’HUILES ESSENTIELLES DANS L’AIR INSPIRE CONTRIBUE PROBABLEMENT A LA DESINFECTION DES VOIES RESPIRATOIRES
L’air inspiré se comporte comme un milieu inerte, les molécules actives n’ont pas à pénétrer dans les cellules du corps pour détruire les agents infectieux présents dans l’arbre respiratoire. Ces circonstances assurant un contact direct entre les huiles essentielles et le virus, nous sommes in vitro et par conséquent nous sommes efficaces sur bon nombre de virus ! Afin de couvrir un large panel d’agents infectieux mais aussi pour limiter l’apparition de souches mutantes et résistantes, les laboratoires ont mis au point des mélanges d’huiles essentielles. Les aromathérapeutes préfèrent souvent alterner les huiles essentielles que les associer. Les plus classiquement utilisées pour leurs propriétés tueuses de virus, on dit virucides, sont : eucalyptus radiata, ravensare, menthe poivrée, arbre à thé, laurier noble et thym. Quoi qu’il en soit, demandez conseil à votre pharmacien. Il existe des contre-indications particulièrement chez l’enfant et la femme enceinte ! Ce professionnel de santé peut également vous informer sur la posologie et vous rappeler que la modération s’avère opportune. En effet, des substances retenues comme mortelles pour le vivant, à savoir les bactéries ou les virus … peuvent évidemment s’avérer toxiques sur les autres êtres vivants, en l’occurrence les humains qui utilisent des voies biochimiques fondamentales parfois communes aux agents infectieux ! En pratique, une à deux pulvérisations ou 3 à 5 gouttes sur le maillot de sport en regard de la poitrine sont souvent conseillées. Et, vous l’avez compris, l’hyperventilation provoquée par l’effort permettra une désinfection des voies respiratoires jusque dans les recoins où les microbes se croyaient intouchables !
Attention, l’activité physique constitue une prévention mais pas un traitement des infections ! Au contraire, les viroses symptomatiques sont des contre-indications formelles à l’exercice physique ! En effet, ces maladies sont reconnues comme facteur favorisant de la mort subite du sportif ! Les virus donnent souvent des courbatures, on dit qu’ils ont un tropisme musculaire. Alors sachez que, même sans douleur thoracique, ces lésions peuvent exister dans votre cœur ou tout autour, on parle de myocardite ou de péricardite. Allez chahuter votre pompe cardiaque dans ces conditions peut engendrer une crampe de ce muscle vital ! Voilà qui définit la mort subite du sportif ! Dans une moindre mesure, il peut se produire de petits claquages dans l’épaisseur du muscle, à l’origine de cicatrices fibreuses. Ces dernières persistent à distance de l’évènement et provoquent parfois pour la vie entière des battements cardiaques irréguliers pouvant hypothéquer votre aptitude au sport ! Quand vous êtes fiévreux, reposez-vous ! Votre corps a besoin d’énergie pour lutter contre l’infection ! Heureusement, pour prévenir les infections, faire du cardiotraining, augmenter le débit respiratoire, chauffer et humidifier ses sécrétions s’avèrent bénéfique ! Et on peut ajouter quelques huiles essentielles !
RAMEUR ET ELLIPTIQUE ASSOCIENT CARDIOTRAINING ET MOBILISATION THORACIQUE : C’EST IDEAL !
Un footing « Macron » autour de la maison est le bienvenu, les à-coups des foulées contribuent à mobiliser les sécrétions. Le vélo d’appartement, c’est bien aussi ! Mais associer cardiotraining et mobilisation du thorax, c’est encore mieux ! Vous m’avez compris si vous pouvez disposer d’un elliptique ou d’un rameur, c’est idéal ! Si ce dernier appareil est équipé d’un tirage central par chaine ou par sangle, n’hésitez pas à varier le mouvement en tirant parfois sur les cotés ou en montant les mains au-dessus de la tête. Les tensions sur les membranes pulmonaires seront majorées et vous augmenterez encore votre volume ventilé et votre drainage. Mes précédents articles vous indiquent l’intensité adaptée. Elle correspond à une perception respiratoire telle que « vous puissiez parler mais pas chanter ». Retenez que cette intensité moyenne maintenue pendant 20 à 60 minutes booste l’immunité alors que des séances plus intenses, plus longues et surtout plus fatigantes auraient plutôt tendance à les altérer.
Les exercices de renforcement musculaires mobilisant le thorax exercent des tensions sur les membranes pulmonaires où sont accrochées les petites bronchioles. Ils provoquent aussi des variations de pression dans la poitrine. Ces phénomènes se synchronisent avec les mouvements de musculation qui ouvrent et ferment la poitrine, rythment l’inspiration et l’expiration. Le résultat : un drainage des voies respiratoires et une ventilation des secteurs pulmonaires les plus profonds. Une véritable kinésithérapie respiratoire ! Mes vidéos disponibles sur mon Facebook Pro /Docteur Stéphane Cascua/ sont souriantes et vous montrent pas mal d’exercices à réaliser avec un équipement peu couteux et disponible sur internet.
LA MUSCULATION : UNE VERITABLE KINESITHERAPIE RESPIRATOIRE
Retenez la cardiomusculation qui associe des squats et du renforcement des membres supérieurs avec haltères et avec des sangles de suspensions type TRX ou ses ersatz moins chers notamment chez Décathlon. La roulette à abdominaux réalise un puissant travail d’étirement thoracique ! Essayez ! Voyez aussi, le renforcement des pectoraux sur SwissBall. Ce dernier remplace très avantageusement un banc pour votre musculation légère. D’un prix plus abordable, il a aussi comme avantage d’être instable et d’imposer un travail permanent de gainage. Mobile, il peut rouler et solliciter de plus grandes chaînes musculaires, regardez mes idées en images !
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