Toute entorse du genou est une rupture du ligament croisé

Toute entorse du genou est une rupture du ligament croisé
Toute entorse du genou est une rupture du ligament croisé

L’adage complet bien connu des médecins du sport est « toute entorse du genou est une rupture du ligament croisé… jusqu’à preuve du contraire ». En effet, cette blessure peut survenir lors d’une chute anodine. Attention, négligée, elle provoque une usure rapide de l’articulation ! La vigilance s’impose !

Vous êtes près de 8 millions à glisser sur les pistes chaque année. Parmi tous ces vacanciers actifs, 15 000 vont se rompre le ligament croisé antérieur.

Pour chacun d’eux un diagnostic précis et un traitement rigoureux s’avèrent indispensables ! Sinon, les entorses à répétition et les micromouvements anarchiques dégradent les ménisques et le cartilage. L’arthrose s’installe rapidement.

Le ligament croisé : petit mais essentiel !

Un ligament est une cordelette légèrement élastique reliant un os à un autre au sein d’une articulation. Le « croisé antérieur » est « croisé » avec son petit frère, le « croisé postérieur ». Il est « antérieur » car il s’accroche en avant du tibia puis remonte en diagonale vers l’arrière où il s’accroche sur le fémur. Il est placé dans une grosse gouttière au milieu du genou appelée « échancrure ». En effet, le genou ressemble un peu à une double roue de camion séparée d’un espace où sont tendus les deux ligaments croisés. Le ligament croisé empêche le tibia de partir en avant ; il contrôle surtout les pivots en se mettant en tension sur les bords de l’échancrure. Il limite plus volontiers la rotation interne du tibia et la bascule externe du genou, un peu comme quand les spatules se croisent. Au-delà de son rôle purement mécanique, il est bourré de capteurs nerveux qui informent le cerveau de sa tension. Ainsi, il enclenche la contraction des muscles stabilisateurs de l’articulation.

Le ligament croisé : fragile et discret

Ce ligament est petit et fragile. Un mouvement de pivot apparemment modéré peut rapidement dépasser les limites de sa résistance. C’est particulièrement vrai lorsque vous tentez d’éviter la chute en freinant la flexion des genoux. Dans ce cas, le quadriceps se contracte et tire le tibia vers l’avant. Le croisé est placé en «pré-tension». La moindre bascule ou rotation finit par le déchirer. Il arrive que vous ne perceviez aucun craquement.

EN CAS DE RUPTURE ISOLÉE DU CROISÉ,
LE GONFLEMENT EST SOUVENT MODÉRÉ ET TARDIF

Il contient peu de vaisseaux sanguins. Le saignement est modéré et l’articulation est volumineuse. Elle se remplit très lentement de sang. Le gonflement est souvent tardif et peut rester discret. Parfois même, la douleur est modérée et vous pouvez repartir ! En cas de rupture complète, vous avez néanmoins une sensation de « patte folle »… Et vous restez prudent !

De façon plus anecdotique, vous êtes peut-être victime d’une déchirure partielle de l’un des faisceaux. Les « histoires de chasse » médicales racontent le cas de ces patients qui se relèvent, repartent et achèvent la déchirure de leur croisé lors de la courbe suivante ! On parle de « rupture en deux temps ».

Le ligament croisé mérite un avis médical !

En cas de gros fracas de genou, un craquement, une sensation de déboîtement et un gonflement précoce imposent un avis « urgent » ! Le croisé antérieur fait probablement partie des victimes mais d’autres ligaments, ou les ménisques sont probablement concernés, sans parler des fractures. Mais soyez rigoureux et prudent en cas de traumatisme a priori peu violent.

Rappelez-vous, le mécanisme le plus traître rompant les croisés « discrètement » associe une bascule du genou à l’opposé de son voisin et une rotation interne du pied. Les médecins de station sont entraînés à la recherche de cette lésion.

À LA MOINDRE TORSION DU GENOU,
CONSULTEZ LE MÉDECIN DE STATION

Elle est d’ailleurs plus facile à diagnostiquer dans les minutes qui suivent le traumatisme car le blessé ne s’est pas encore « contracturé », on parle de « sidération musculaire ». En cas de doute, une IRM sera prescrite pour visualiser parfaitement le croisé. À l’issue d’une rupture, il est d’usage de proposer une opération chirurgicale chez le patient sportif. Désormais, de nombreuses lésions partielles peuvent être traitées par injection de plaquettes ou PRP. C’est ainsi, en limitant les mouvements anormaux, que l’usure de cartilage sera limitée et que vous pourrez continuer le sport longtemps.

Triathlète adepte du cardiotraining et de la musculation - Médecin du sport - traumatologue du sport - nutritionniste du sport - diplômé en entraînement du sportif - Rédacteur en chef