Alors on danse!

Alors on danse!
Alors on danse!

Comme toute activité physique (si elle est pratiquée régulièrement), la danse a des effets bénéfiques sur la condition physique, notamment les capacités cardio-pulmonaires, musculaires, neuromotrices, ostéo-articulaires, la posture et les stratégies d’équilibration, la coordination mais aussi la mémoire. Elle va aussi agir en prévention de l’involution de ces capacités avec l’âge (voir article « La danse, un atout santé pour les seniors »). En particulier chez les femmes, la danse améliore l’image de soi, le rapport à son corps et à la sensualité.

Par Anne Odru avec Ghislaine Achalid, experte sport santé et membre de l’équipe danse santé de la FFD

Danser pour être bien dans son corps

La danse apporte tous les bénéfices d’une activité physique régulière. Mais elle offre également en plus

  • Le plaisir lié à la musique ;
  • L’aspect social très fort puisque les danses modernes sont par essence sociales ;
  • La liberté artistique, qui permet d’utiliser et d’adapter les gestes à l’infini ;
  • L’aspect très complet de l’entraînement du danseur et du travail chorégraphique (gainage, équilibre, mobilité, sollicitation de toutes les chaînes musculaires, coordination complexe, mémoire, endurance)

Sur les aspects motivationnels :

Tout le monde a dansé au moins une fois dans sa vie, à un anniversaire, au nouvel an, à l’école, à un concert… Bouger sur de la musique est quelque chose de naturel, d’instinctif. Ça rend ce sport encore plus accessible à tout âge et peut poser moins d’appréhension pour les personnes qui ne se sentent pas capables ou pour qui le sport et l’effort paraissent difficiles. La danse est un excellent outil pour donner envie de faire du sport à des personnes à priori réticentes à la pratique sportive.

Une revue de littérature (2015 The Effectiveness of Dance Interventions to Improve Older Adult’s Health) a conclu que, quel que soit le style de danse, sa pratique régulière peut améliorer de manière significative la force musculaire, l’endurance, l’équilibre et d’autres aspects de la forme chez les adultes. En clair, la danse santé va permettre de garder le même plaisir à pratiquer ensemble tout en adaptant les interventions aux besoins de tous les publics, et les protocoles aux objectifs ; autrement dit, s’assurer que chacune des séances comporte le dosage suffisant pour avoir tous les bénéfices attendus tout en partageant le plaisir de prendre un cours de danse de son choix. Les flexions peuvent être des pliés, transferts d’appui en rythme, des pas de danse en ligne ou de valse, dans un travail de coordination complexe… Le champ des possibles est énorme et on « fait sans en avoir l’air ».

La danse, c’est autant les JO 2024, que l’exutoire des mamans actives stressées ou encore les grand-mères qui veulent rester autonomes et partager des moments agréables sans se faire mal. Toutes les danses peuvent se pratiquer dans le cadre du sport santé. Il suffit de choisir le niveau de son cours avec un animateur formé. Les recommandations sont les mêmes en termes de dosage, en particulier si l’on veut progresser également sur le plan technique pour s’engager encore plus sans se blesser. La danse a l’avantage d’avoir une structure de cours très progressive avec un échauffement très complet « barre ». Quoiqu’il arrive, la question de la sécurité dépend de l’encadrement.

Une pratique adaptée comme prévention

Bien que l’activité physique soit reconnue comme un médicament pour de nombreuses maladies chroniques, le mot « soigner » est à prendre avec précaution, aucun sport ne remplace les traitements que votre médecin vous prescrit. Il est en revanche un outil thérapeutique très puissant dans de nombreux cas. Citons le diabète de type 2 où l’on peut réduire de 58 à 75 % l’insulinodépendance ou encore le cancer pour lequel l’activité physique est le seul médicament contre la fatigue des traitements, avec une réduction significative puisqu’on parle de 30 % en moyenne.

La question essentielle pour la danse comme pour les autres sports, c’est le dosage. Et c’est là que le programme danse santé intervient. Danser a de nombreux bienfaits, mais si on parle de thérapeutique, on parle d’adaptation et donc d’intensités, de fréquences et de durées spécifiques avec des types d’exercices adaptés y compris dans leur exécution aux objectifs et possibilités de chacun. Pratiquer en complément d’autres sports tels que la course à pied et le vélo est d’autant plus bénéfique !

On peut apparenter la danse à un effort prolongé (puisqu’une séance dure au moins une heure) mais fractionné ou intermittent (puisqu’on décompose entre chaque exercice et on réduit donc considérablement l’intensité de l’effort). La course à pied (voire la marche rapide ou nordique si on parle des seniors) ou le vélo vont apporter un exercice continu en aérobie. En revanche, ces sports vont moins travailler la mobilité, en particulier celle de la chaîne postérieure ou le renforcement du haut du corps. La coordination sera par ailleurs moins complexe et il n’y a pas vraiment de travail de mémoire. Il n’y a pas d’âge pour danser.

Ça démarre dès la baby danse. Si vous souhaitez trouver où pratiquer près de chez vous, rendez-vous sur https://extranet.ffdanse.fr/iframe/map.

La pratique de la danse évolue à la fois vers une montée en puissance avec les JO 2024 et la tendance sociétale vers la recherche de bien-être et de santé. La fédération est présente à tous les niveaux, en compétition, en loisir et donc désormais en sport santé, grâce à un programme qui va être deployé tès prochainement. 

Les bienfaits psychologiques et sociaux de la danse

L’activité physique régulière est connue pour être efficace dans la prévention et la lutte contre les troubles anxieux (stress, anxiété) mais aussi les troubles de l’humeur (dépression). La danse, grâce à son aspect social, son lien avec la musique et sa grande créativité, est encore plus parlante dans ce domaine. Ce n’est pas pour rien qu’elle est utilisée comme médium par les arts-thérapeutes (la danse thérapie est un outil de psychothérapie). À pratiquer sans modération, en couple, en groupe ou en individuel !

Triathlète aventurière - Journaliste du sport et sportive - Formation scientifique en sciences de la nature et de la vie - Rédactrice en chef adjointe