La hanche désigne l’articulation rejoignant le membre inférieur et le bassin. Elle est constituée de l’extrémité supérieure du fémur en forme de sphère. Cette tête fémorale vient s’emboîter dans une cavité osseuse creusée dans le bassin. Cette dernière porte le nom de « cotyle », elle a une forme de saladier et épouse de façon quasi-parfaite les contours de la tête fémorale. Les surfaces articulaires sont recouvertes de cartilage. Il s’agit d’une substance lisse et nacrée dont les qualités mécaniques sont exceptionnelles. Elle permet le roulement et le glissement des pièces osseuses pratiquement sans frottement.
Malheureusement, cette matière est fragile et se répare très difficilement. Son usure porte tout simplement le nom « d’arthrose ». L’épaule ressemble un peu à la hanche ; il s’agit d’un souvenir de notre passé de quadrupède. Mais l’évolution a donné à la première une grande mobilité nous permettant, dit-on, de potentialiser notre intelligence grâce à l’utilisation d’outils, de téléphones portables… et d’armes à feu !
L’omoplate est l’équivalent d’un super-bassin, hyper-mobile. Elle s’articule avec l’humérus, l’os du bras, dont l’extrémité supérieure est presque sphérique. Elle l’accueille sur une surface à peu près plate appelée « glène ».
On compare l’épaule à un ballon qui tente de rester en équilibre sur une assiette plate. Cette amplitude gestuelle permet au triathlète de dérouler un crawl efficace au prix d’une instabilité source de subluxations et de tendinites.
À l’inverse, vous l’avez compris, la hanche est très «emboîtante», « congruente » en langage médical… C’est ainsi qu’elle peut assurer la stabilité du corps au cours d’un appui sur une seule jambe… propre à la bipédie ! De fait, la hanche est fortement mise en contrainte à la marche et à la course.
À l’inverse, le vélo mobilise la hanche sur une grande amplitude, sans se soucier du poids de corps et de l’équilibre du bassin. Aussi le cyclisme est-il considéré comme le sport à privilégier en cas d’arthrose ou de prothèse de hanche ! Pédaler serait idéal pour la santé des hanches ! Mais c’est sans compter sur les spécificités du triathlon !
Quand vous êtes en position aérodynamique, votre buste est fortement penché en avant et votre cuisse vient toucher son abdomen. Plus en profondeur, la périphérie de votre tête fémorale vient au contact des rebords de votre cotyle, le saladier dans lequel elle s’emboîte. La posture est loin d’être naturelle, mais elle peut être tolérée très longtemps.
Malheureusement, des facteurs traumatisants peuvent venir décompenser cet équilibre fonctionnel précaire. Premièrement, votre perfectionnisme vous amène parfois à vous assouplir davantage et à descendre encore un peu votre cintre. Cette fois, le choc du fémur contre le bassin est inévitable !
Deuxièmement, vous augmentez votre volume d’entraînement en vue d’un Half ou d’un Iron. Afin d’être spécifique de la compétition, vous privilégiez les heures de selle en position aérodynamique. Vous aimez profiler votre geste en rapprochant les genoux jusqu’à ce qu’ils effleurent le cadre.
De façon typique, vous habitez en ville et vous faites énormément de home-trainer. Contrairement à une sortie sur route, vous ne profitez ni des virages, ni des relances, ni des bosses pour modifier votre posture. Cette aptitude à conserver une position aérodynamique contraignante constitue même une de vos forces sur les nombreux Ironman très plats. Dans ces conditions, des milliers de contusions osseuses minimes finissent par provoquer des lésions.
Troisièmement, vous pouvez être porteur d’un col fémoral un peu plus volumineux ou de rebords de cotyle plus prononcés. Ces particularités anatomiques génèrent un conflit de hanche précoce, survenant pour des amplitudes de flexion plus modérées.
Dans toutes ces situations, ces contusions osseuses provoquent des micro-fractures douloureuses. Pire encore, ces dernières consolident et forment un petit cal osseux plus volumineux, à la manière d’une balafre au niveau d’une cicatrice cutanée. Ainsi, le rebord du cotyle et le contour de la tête fémorale deviennent plus volumineux… et se percutent pour des amplitudes gestuelles de plus en plus modérées ! Un vrai cercle vicieux !
Les cyclistes, même les professionnels, sont moins touchés par cette blessure car ils passent peu de temps en position de contre-la-montre. Ce conflit de hanche existe dans d’autres disciplines, il est même fréquent dans des sports imposant de grands mouvements de hanche.
C’est le cas en danse, en gymnastique et dans de nombreux sports de combat utilisant les pieds. Il est encore plus répandu en football. Cette fois, il s’agit d’un conflit plus horizontal que vertical.
Explications! Ce traumatisme répété survient à l’occasion de la frappe, surtout quand elle est croisée. Étonnamment, ce n’est pas la jambe du shoot qui est concernée mais celle restée à l’appui. En effet, fixée au sol, elle ne peut échapper à l’impact du bassin qui, lancé à pleine vitesse dans une rotation horizontale, vient percuter le col fémoral.
En cas de conflit antérieur de hanche, vous avez mal à l’aine lorsque vous roulez longtemps en position aérodynamique. Au début, la douleur s’estompe quand vous vous redressez ou dès que vous passez en danseuse.
Plus tard, les cicatrices osseuses gênent la remontée de vos cuisses et vous avez des difficultés à pédaler dans l’axe. Insidieusement, vos genoux sont déviés vers l’extérieur.
Parfois, cette altération gestuelle provoque des frottements entre le haut fémur et les grands tendons fessiers qui descendent sur la face externe du bassin. Il arrive que ce soit ce symptôme qui pousse à consulter.
Étonnamment pour une douleur de hanche, vous avez beaucoup moins mal en courant. Voilà qui atteste qu’il ne s’agit pas d’une banale arthrose de hanche, sensible au poids du corps, mais bien d’un conflit provoqué par un geste de trop grande amplitude.
De façon plus intuitive, la natation n’est pas douloureuse. Les battements sollicitent les hanches sur une faible amplitude et sans influence de la pesanteur. Une brasse occasionnelle échappe longuement au conflit puisque les hanches se fléchissent mais s’écartent aussi ! De fait, ce mouvement se rapproche du pédalage antalgique avec les genoux qui fuient vers l’extérieur.
Lorsque votre médecin vous examine, il retrouve cette déviation externe de la cuisse quand il fléchit spontanément votre hanche. S’il insiste pour que votre genou rejoigne votre mamelon, il provoque une vive douleur : il a percuté les cicatrices osseuses !
La rotation interne de hanche associée au rapprochement des cuisses en flexion est également sensible. En effet, ce mouvement qui reproduit le frottement articulaire apparaissait quand vous tentiez d’effleurer le cadre avec les genoux. La radio montre parfois les anomalies de forme osseuse favorisant les conflits. Assez rapidement, on parvient à visualiser les cicatrices osseuses hypertrophiques aggravant les contusions. L’IRM met souvent en évidence un œdème dans l’os qui pourrait laisser croire à une fracture de fatigue, mais l’emplacement et le contexte corrigent le diagnostic.
L’examen de référence est l’arthroscanner. Le radiologue injecte dans l’articulation un produit de contraste qui moule les surfaces cartilagineuses. Ensuite, l’appareil réalise des coupes dans les trois plans de l’espace. On y découvre aisément les irrégularités du cartilage, les cicatrices et les malformations osseuses qui confirment la blessure.
Si vous consultez dès que la gêne s’installe, si le diagnostic est porté précocement, il suffit d’éliminer la cause du conflit ! Redressez-vous sur votre vélo ! Arrêtez de gratter quelques centimètres carrés de surface frontale aux dépens de votre santé ! Même les cyclistes pros ne restent pas aussi longtemps en position aérodynamique !
Pendant 3 à 6 semaines, courez et nagez le crawl pour garder la forme ! Pédalez aussi, mais sur home-trainer ou vélo de salle avec le buste bien redressé, bien vertical. À l’issue, renouez avec les sorties, mais patientez encore avant d’enfourcher votre machine de contre-la-montre.
Optez pour un vélo de route standard. Prenez soin de garder les mains en haut du cintre le plus souvent possible. Peu à peu, descendez vers les cocottes. Ne rapprochez pas les genoux, contentez-vous de conserver les cuisses dans l’axe du cadre.
À 3 mois du diagnostic, tentez d’enfourcher votre avion de chasse après avoir nettement remonté la potence. Si l’irritation du cartilage persiste ou si elle est d’emblée trop importante, une infiltration de corticoïde anti-inflammatoire est vivement conseillée. Elle peut être réalisée à l’occasion de l’injection effectuée pour l’arthroscanner.
Il ne s’agit pas d’un « cache-misère », mais d’un vrai traitement cohérent ! En effet, les impacts décrochent des micro-copeaux de cartilage qui provoquent l’arrivée de globules blancs nettoyeurs. C’est l’inflammation ! Très souvent, l’organisme peine à réguler ce phénomène : les cellules éboueurs restent sur place et dégradent le cartilage sain !
Cet emballement biologique justifie pleinement l’infiltration. Cette démarche est d’autant plus rationnelle qu’elle est suivie de quelques jours de repos et qu’elle s’associe à la correction du mécanisme traumatisant.
En cas d’échec, d’autres gestes thérapeutiques peuvent être tentés. Votre médecin du sport vous propose parfois l’injection des plaquettes ou d’acide hyaluronique. Les premières sont prélevées dans votre sang et stimulent la régénération tissulaire comme s’il s’agissait d’une lésion hémorragique récente. Le second est une substance visqueuse naturelle qui lubrifie votre articulation.
Quoi qu’il en soit, si le cercle vicieux est trop bien lancé, si les reliefs osseux cicatriciels sont trop volumineux, une intervention chirurgicale devient nécessaire. Elle a pour objectif de raboter les surfaces osseuses hypertrophiques et de creuser un peu plus afin que le fémur et le bassin puissent se rapprocher sans se cogner.
Après l’opération, la hanche est souvent un peu irritée. Au cours du premier mois, vous reprenez une démarche harmonieuse. Vous gardez la forme en pratiquant la musculation des membres supérieurs. Vous parvenez à entraîner vos fonctions cardio-vasculaires sur le Top de Technogym ou le SkiErg Concept 2.
Le premier est un vélo à bras, face auquel vous pouvez vous tenir debout ou assis sur un siège incliné plaçant les genoux plus bas que les hanches. Le second est un rameur vertical dédié initialement aux skieurs de fond. Sans bouger les jambes, il se transforme aisément en simulateur de crawl.
Dès que la cicatrice est bien fermée, vers 3 semaines post-opératoires, allez nager et travaillez votre glisse avec un pull-buoy. Peu de temps après, pédalez en salle le buste bien redressé. Les vélos de type spinning bénéficient souvent de nombreux réglages horizontaux et verticaux : hauteur et avancée de la selle, hauteur et recul du cintre. Voilà qui est idéal pour rejoindre peu à peu une posture de cycliste.
À 3 mois, testez le footing en douceur. Partez aussi rouler tranquillement. Augmentez peu à peu la durée des sorties. Restez prudent quant à la flexion de votre buste. Malgré l’espace d’emboîtement créé par l’opération, votre hanche reste sensible ! Plus de confort vous amènera probablement à plus de puissance et plus de performance ! Soyez progressif et patient, vous retrouverez la totalité de vos sensations à environ 6 mois de l’intervention.
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